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        Conférence de presse - Mardi 14 janvier 2003 
        - Rapport et avis du commissaire 
        enquêteur - 
       
        ENQUÊTE PUBLIQUE CONCERNANT L'UTILITE PUBLIQUE 
        DE L’ACQUISITION DE LA CARRIERE SOLVAY PAR LA COMMUNE DE CASSIS 
        AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR 
         
        Sur le statut juridique des terrains concernés: 
        Le tènement immobilier dont la commune de Cassis demande l'expropriation 
        est situé entièrement dans les zones NDL et ND2m1 du plan 
        d’occupation des sols de la commune de Cassis. Il ressort des précisions 
        apportées par la commune au sujet de la révision du cadastre 
        effectuée en 1993 qu'il est bien classe dans les sites pittoresques 
        du massif des Calanques par le décret du 29 août 1975, à 
        l'exception de la parcelle cadastrée CP 1 qui se trouve néanmoins 
        incluse dans la zone NDL du POS. La protection du site est assurée 
        surtout par le règlement du POS. Celui-ci dispose que dans la zone 
        NDL dite de protection renforcée ne sont autorisés que des 
        travaux d'intérêt général strictement énumérés 
        aux articles L 146-6. L l4b-8 du code de l'urbanisme. D'éventuels 
        travaux de captage des eaux souterraines sont également exclus. 
        Dans la zone ND2ml, ne sont autorisées que les extensions de constructions 
        existantes, compatibles avec les besoins de gestion des Calanques. Ces 
        dispositions excluent toute possibilité d'utilisation du site à 
        des fins privées, y compris l'utilisation de la bâtisse dénommée 
        le "Château'" comme habitation privée. 
         
        Sur le bail emphytéotique du 21 juillet 2000 : 
        Il ressort des déclarations de M. Godel à l'huissier de 
        justice commis par le Président du Tribunal de Grande Instance 
        de Marseille que ce bail emphytéotique « ne se justifie que 
        pour faire obstacle au droit de préemption mis en place par la 
        Mairie et qui aurait joué, en cas de vente entre les carrières 
        Solvay et lui-même ».( P. 4 du procès verbal de constat). 
        Ce bail précise que "l'immeuble donné à bail 
        est destiné à la construction d'immeubles à usage 
        d'habitation ou à la construction et à l'exploitation d'immeubles 
        et d'équipements à usage touristique ou de bureau, à 
        l'exclusion de toute autre destination." Or, nous venons de voir 
        que le plan d'occupation des Sols ne permet pas une telle destination. 
        M. Godel aurait été bien inspiré de se renseigner 
        sur les possibilités réelles de construction du terrain 
        avant de se soucier de faire échec au droit de préemption 
        de la commune d'autant plus que ledit bail précise que le preneur 
        fait son affaire de l'abandon par le bailleur des matériels, hydrocarbures 
        et produits chimiques entreposés. On ne voit pas où peut 
        être l'intérêt du preneur dans un bail emphytéotique 
        qui ne peut l'autoriser légalement ni à construire ni même 
        à habiter et met à sa charge la réhabilitation du 
        terrain. 
      Sur le coût de l'opération : 
        Le coût de l'opération a été estimé 
        par l'administration des domaines à une somme totale de 3 795 000 
        Francs soit 578 544,02 Euros. Je ne suis pas sûr qu'ait bien été 
        pris en compte l'inconstructibilité du terrain et le caractère 
        mensonger du bail emphytéotique qui en résulte. Les accords 
        transactionnels qui ont été négociés ignorent 
        superbement le droit Public mais toute transaction qui serait consentie 
        à un prix supérieur à l'estimation de l'administration 
        des Domaines exposerait la commune au minimum à des observations 
        de la Cour Régionale des Comptes. Monsieur Godel a payé 
        le prix d'un bail emphytéotique dont les termes devaient lui permettre 
        d'habiter et de construire. Mais la réglementation du plan d'occupation 
        des sols ne lui permettait ni d'habiter ni de construire. Ce n'est pas 
        à la puissance publique de faire les frais d'une convention frustratoire 
        passée entre personnes privées. 
         
        Sur l'équilibre des intérêts en présence : 
        On vient de voir que M. Godel n'a guère d'intérêt 
        à conserver l’usage d-un terrain dont il ne peut légalement 
        rien faire. La société Solvay ne peut rien faire de plus 
        que son locataire emphy1éotique, sauf peut-être réhabiliter 
        le terrain conformément aux prescriptions de l'arrêté 
        préfectoral du 26 juillet 1978. Par contre la commune a le plus 
        grand intérêt à l'acquisition du terrain. pour préserver 
        définitivement le site, garantir son ouverture au public, l'entretenir 
        et le gérer. La gestion actuelle par l'association « Port-Miou 
        pour tous » s'est un peu trop affranchie des règles de droit 
        en effectuant des travaux sans autorisation ni déclaration en méconnaissance 
        des règles fixées par le plan d'occupation des sols et la 
        durée de son activité n'est pas garantie. I1 n'y a donc 
        pas d'atteinte excessive au droit de propriété compte tenu 
        des intérêts en présence. 
        Le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres estime 
        ne pas avoir été en mesure d'utiliser son droit de préemption 
        en raison de la signature du bail emphytéotique. Même s'il 
        obtenait des tribunaux judiciaires l'annulation de ce bail, il ne pourrait 
        exercer ce droit qu'en cas de vente du terrain par la société 
        Solvay, ce qui n'est pas acquis d'avance. Par contre il n'a pas exercé 
        lui-même le droit d'exproprier qu'il tient de l'article L.322-4 
        du code de l'Environnement. Rien ne s'oppose dès lors à 
        l'exercice de ce droit par la commune de Cassis. Il est évident 
        que ce terrain ne pourra être utilisé que dans les buts fixés 
        pour obtenir une déclaration d'utilité publique, soit par 
        la commune elle-même, soit par le G1P des Calanques ou par un parc 
        naturel régional ou national s'il est créé. Par contre, 
        toute modification par la commune des règles régissant les 
        terrains en cause l'exposerait à la censure des juridictions administratives. 
      Conclusion : 
      L'acquisition de l'ancienne carrière Solvay par la puissance publique 
        répond aux voeux d’une large majorité des personnes 
        qui ont donné un avis. Elle est indispensable pour permettre une 
        ouverture définitive du site au public. Quelques uns auraient préfère 
        l’intervention du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages 
        lacustres déjà propriétaire des sites voisins. Leurs 
        craintes de voir la commune modifier les règles d'urbanisme ne 
        me paraissent pas fondées Aucune révision des règles 
        d'urbanisme ne peut intervenir sans enquête publique et sans contrôle 
        de la juridiction administrative. La commune a une assise financière 
        qui lui permettra de résoudre plus facilement les problèmes 
        résultant de l'abandon du site qui relèvent de sa responsabilité 
        : assurer la sécurité, réhabiliter le site, contrôler 
        la circulation et le stationnement des véhicules. informer le public. 
        Son intervention est souhaitée par une large majorité des 
        intervenants. Le Partage du tènement immobilier pour permettre 
        à M Godel d'habiter le « Château » me paraît 
        impossible dès lors que la réglementation du secteur ne 
        permet pas d’y habiter. En outre la commune a besoin de ce bâtiment 
        pour aménager une maison des Calanques destinée à 
        accueillir les visiteurs et à les renseigner. 
        Au bénéfice de ces observations, je donne un avis favorable 
        à la déclaration d'utilité publique de l'acquisition 
        de l'ensemble de la propriété par la commune de Cassis. 
        Marseille le 19 décembre 2002. 
        Le Commissaire Enquêteur. 
      
      ENQUÊTE PUBLIQUE CONCERNANT L'UTILITE PUBLIQUE 
        DE L'ACQUISITION DE LA CARRIÈRE SOLVAY PAR LA COMMUNE DE CASSIS 
        RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR 
        OBJET DE L'ENQUÊTE: 
         
        La carrière Solvay a été exploitée jusqu'en 
        décembre 1981. Bien que le site ait été classé 
        parmi les sites pittoresques par un décret du 29 août 1975, 
        l'exploitation de la carrière s'est poursuivie jusqu'à cette 
        date en vertu d'une autorisation préfectorale du 26 juillet 1978. 
        Cette autorisation prévoyait en son article 5 des travaux de réhabilitation 
        qui n'ont semble-t-il pas été effectués, du moins 
        en ce qui concerne la revégétalisation. Le site n'a pas 
        été totalement laissé à l'abandon, le Préfet 
        des Bouches du Rhône a prescrit en 1998 des travaux qui ont été 
        effectués par la société Solvay. Le 21 juillet 2000, 
        la société Solvay a passé un bail emphytéotique 
        avec Monsieur Godel. Ce dernier a commencé à entreprendre 
        certains travaux sans déclaration ni autorisation, mais surtout, 
        en ignorant totalement les habitudes prises pendant la période 
        d'abandon de l'extraction et même antérieurement il a dans 
        un premier temps, clôturé entièrement la propriété 
        et en invoquant les risques courus par les randonneurs ou promeneurs, 
        il a pourchassé ceux qui s'y aventuraient, habitudes susceptibles 
        d'avoir créé des servitudes dont l'une au moins, celle relative 
        au sentier douanier, figure en annexe du bail emphytéotique. Cette 
        attitude a provoqué un tollé quasi général 
        parmi les milliers de promeneurs et de randonneurs qui fréquentaient 
        le site et valu à M. Godel de multiples procès verbaux qui 
        à ma connaissance n'ont jusqu'ici pas été suivis 
        de condamnations. Après de multiples discussions et tractations 
        qui n'ont finalement pas abouti, la commune a décidé de 
        demander l'expropriation du site pour créer une réserve 
        foncière par une délibération du conseil municipal 
        en date du 23 juillet 2001 qui précise qu'elle entend constituer 
        cette réserve foncière pour sauvegarder cet espace et le 
        rendre au public. Tel est l'objet de la présente enquête. 
         
        DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE: 
         
        l) 0uverure de l'enquête: 
        Par un arrêté n° 2002-74 en date du 25 octobre 2002, 
        le préfet de la Région Provence, Alpes, Côte d'Azur, 
        Préfet des Bouches du Rhône a prescrit l'ouverture conjointe 
        d'une enquête d'utilité publique et parcellaire sur le territoire 
        et au profit de la commune de Cassis en vue de l'acquisition de l'ancienne 
        carrière Solvay, Calanque de Port Miou, afin de constituer une 
        réserve foncière en vue de préserver la valeur patrimoniale 
        des lieux et d'y organiser l'accueil du public. J'ai été 
        désigné par ce même arrêté pour effectuer 
        ces deux enquêtes. 
         
        Le dossier d'enquête publique a été déposé 
        à la mairie de Cassis et à la préfecture des Bouches 
        du Rhône et le public a pu en prendre connaissance aux heures d'ouverture 
        des bureaux. Le dossier comportait une notice explicative, un plan de 
        situation et un extrait des documents graphiques du POS de la ville de 
        Cassis, un plan périmétral, une estimation sommaire des 
        dépenses, une lettre conjointe du Ministre de l'Aménagement 
        du Territoire, de l'Equipement du Logement et du Tourisme, du Ministre 
        de la Protection de la Nature et de l'Environnement et du Ministre de 
        l'Agriculture et du Développement Rural en date des 8 et 12 novembre 
        1973 adressée au Préfet des Bouches du Rhône au sujet 
        de la protection du Massif des Calanques, une copie du décret du 
        29 août 1975 portant classement parmi les sites pittoresques du 
        Massif des Calanques sur les communes de Marseille et de Cassis, quatre 
        documents et extraits de presse relatifs à l'information préalable 
        du public. 
        L'avis d'enquête a été publié dans La Provence 
        et dans la Marseillaise des 5 et 19 novembre 2002. I1 a été 
        affiché en Mairie et sur les panneaux d'information municipale. 
        . 
        2) Réception du public: 
        Je me suis tenu à la disposition du public à la salle des 
        mariages de 1a mairie de Cassis le 18 novembre 2002 de 9 h à 12 
        h, le 27 novembre et le 6 décembre de 13 h 30 à 16 h 30. 
        J'ai reçu la visite de 51 personnes Elles m'ont, pour la plupart, 
        demandé des explications et ont ensuite déposé des 
        notes ou inscrit des observations sur les registres d'enquête. Seulement 
        9 d'entre elles se sont bornées à présenter oralement 
        leurs observations. Elles sont recensées dans la liste des intervenants 
        ci-jointe en fonction de l'opinion qu'elles ont émise. Le nombre 
        important de visiteurs m'a amené à dépasser un peu 
        l'horaire prévu notamment lors de ma deuxième permanence. 
        Au total, près de deux cents personnes physiques ou morales sont 
        intervenues. 
         
        5) Les observations Présentées : 
         
        Contre l'expropriation : 
        Monsieur Godel Denis, bénéficiaire du bail emphytéotique, 
        déclare qu'il n'a cessé depuis son arrivée sur les 
        lieux d'être en butte aux tracasseries de la commune de Cassis qui 
        lui a refusé systématiquement toutes les autorisations qu'il 
        a demandées. Il soutient que s'il a été amené 
        à interdire l'accès de la propriété au public, 
        c'est en raison des risques d'éboulement. I1 a depuis lors cédé 
        ses droits sur la propriété à l'association "Port 
        Miou pour tous" qui a aménagé un itinéraire 
        sécurisé ouvert à tous. Il estime qu'une transaction 
        amiable reviendrait moins cher à la commune et qu'il a proposé 
        de céder pour le franc symbolique 23 hectares de terrain à 
        une 
        institution publique comprenant le parking . le bâtiment situé 
        à l'entrée, les trémies et l'usage par la commune 
        du bâtiment technique situé à l'arrière de 
        son habitation principale. II se dit prêt à abandonner l'ensemble 
        de ses droits moyennant la somme de 4 500 000 de francs. Il produit à 
        l'appui de ses dires un dossier comprenant la très abondante correspondance 
        échangée avec la mairie de Cassis, divers services publics 
        et diverses associations au sujet de sa gestion du domaine, une documentation 
        sur l'activité de l'association "Port Miou pour tous", 
        y compris un droit de réponse à un article estimé 
        diffamant publié par le bulletin municipal de la commune de Cassis, 
        divers articles de presse, un projet de transaction en date du 12 novembre 
        2000. La composition exacte de ce dossier est précisée dans 
        la liste des pièces jointe à mon rapport. 
         
        l'Association Port Miou pour tous est satisfaite de son bilan. Elle estime 
        avoir réussi à légaliser un GR traversant la propriété 
        par une convention signée avec le Comité Départemental 
        de Randonnée Pédestre, â sécuriser une petite 
        partie des 23 hectares destinés au public. Elle a également 
        provoqué plusieurs réunions sur le site pour bâtir 
        des actions cohérentes et concertées en vue de la réhabilitation 
        d'un espace naturel jusqu'ici délaissé. Elle stigmatise 
        le laxisme des années antérieures et la gestion du plan 
        d'eau de la Calanque par la Commune. Elle craint que l'acquisition du 
        tènement immobilier par la commune ne masque des intérêts 
        économiques. Elle estime que la résidence de M. Godel ne 
        représente aucun enjeu dans l'utilité publique du terrain. 
         
        Le Centre Régional de la propriété Forestière 
        est satisfait des actions menées à l'initiative de M. Godel 
        et il estime qu'un conventionnement intelligent avec un propriétaire 
        privé est plus efficace qu'une gestion publique. 
         
        La Fédération Française de randonnée pédestre 
        souligne que depuis des décennies la propriété Solvay 
        est traversée par des randonneurs, qu'il existe depuis plus de 
        30 ans un sentier « Vert » n° 8 doublé d'un sentier 
        de Grande Randonnée GR 51 et Gr 98. Elle affirme que depuis l'arrivée 
        de M. Godel les relations ont toujours été excellentes et 
        qu'une convention de passage déterminant le tracé exact 
        de l'itinéraire à suivre pour le gêner le moins possible 
        autour de son habitation a été établie. 
         
        M. Espinoza Victor Hugo, Mme Sanchez Gisèle, Ecoforum, Mme Danielle 
        Milon, M. serge Houpikian, se prononcent pour une solution négociée. 
        M. Et Mme Lamy ainsi que Mme Butor ne voient pas l'utilité d'une 
        expropriation pour les habitants de Cassis qui n'ont pas à en faire 
        les frais alors que les Calanques sont fréquentées surtout 
        par des étrangers et que d'autres priorités sont plus urgentes. 
         
        Je note tout d'abord que Monsieur Godel n'est pas propriétaire 
        du terrain mais locataire emphytéotique. 11 ne peut pas céder 
        en pleine propriété 23 hectares de terrain. En ce qui concerne 
        le protocole d'accord du ler août 2002, il est heureux qu'il n'ait 
        pas été signé parce qu'il méconnaît 
        gravement bien des dispositions du droit public: autorisation d'habiter 
        alors que le règlement du POS applicable à la zone considérée 
        n'autorise pas l'habitat (les extensions des constructions existantes 
        ne sont autorisées que si elles sont compatibles avec les besoins 
        de gestion des Calanques), renonciation par la puissance publique à 
        exercer les droits que lui confère la loi pour la protection des 
        intérêts publics, établissement de servitudes de droit 
        privé sur le futur domaine public etc... Quant aux 4 500 000 F 
        réclamés par Monsieur Godel pour quitter les lieux ils dépassent 
        largement l'estimation de l'administration des Domaines et les sommes 
        investies (2 500 000 F et 60 000 F de lover annuel), même en y rajoutant 
        15% d'indemnité de remploi. Je rappelle qu'un des grands principes 
        du droit public c'est que les communes dont les comptes sont placés 
        sous le contrôle des Cours Régionales des Comptes ne peuvent 
        pas payer ce qu'elles ne doivent pas. 
         
        En ce qui concerne l'association « Port Miou pour tous » créée 
        à l'initiative de M. Godel qui en a assuré la présidence 
        à ses débuts et qui semble l'avoir largement financée, 
        elle a obtenu la cession des droits que monsieur Godel pense tenir de 
        son bail de 99 ans pour 6 ans seulement et il ressort des projets de transaction 
        qui figurent en pièces jointes que cet accord pourrait fort bien 
        devenir caduque avant ce terme. En outre cette association a créé, 
        sans déclaration ni autorisation des autorités compétentes, 
        pourtant requises par la réglementation en vigueur sur ce site 
        protégé, un chemin balisé nouveau en remplacement 
        d'une partie du chemin douanier existant et une clôture en treillage 
        mécanique de châtaignier autour de la partie du domaine réservé 
        à M. Godel, ce que j'ai pu constater personnellement lors de la 
        visite des lieux effectuée en compagnie de Monsieur Godel et de 
        représentants de cette association dans l'après midi du 
        18 novembre 2002. 
      La Fédération Française de Randonnée Pédestre 
        se déclare satisfaite de ce nouveau tracé, mais cet avis 
        ne semble pas partagé par les organisateurs de la Classique Internationale 
        MarseilleCassis qui ont écrit au Maire de la Commune de cassis 
        le 2 décembre 2002 que 90% des participants à la treizième 
        randonnée ont déploré que l'arrivée ne se 
        fasse plus par Port Miou, ce qui représente largement plus de 1500 
        personnes. Quant aux excellentes relations qui auraient toujours prévalu 
        avec M. Denis Godel, je ne puis que la renvoyer aux 1858 signataires d'une 
        pétition "Non à la fermeture de Port Miou" qui 
        figure dans les pièces jointes au dossier et dans une moindre mesure 
        à la lettre qu'elle a adressée elle-même au maire 
        de la commune de Cassis le 26 septembre 2000 au sujet de l'interdiction 
        par M. Godel de la traversée de sa propriété par 
        les GR 51 et 98. 
      Le Centre Régional de la propriété Forestière 
        se dit satisfait des actions menées à l'initiative de M. 
        Godel. Je l'invite à prendre connaissance, dans les pièces 
        jointes, des nombreuses mises en demeure et des nombreux procès 
        verbaux dressés non seulement par la Police Municipale. mais également 
        par la DIREN, les Eaux et Forêts, Les services Maritimes. 
      En ce qui concerne les autres intervenants, favorables à une négociation; 
        je dois rappeler que, dans un Etat de Droit, les règles de Droit 
        ne sont pas négociables et que le règlement du POS applicable 
        à la zone considérée n'autorise pas l'habitat. Les 
        extensions des constructions existantes ne sont autorisées que 
        si elles sont compatibles avec les besoins de gestion des Calanques. Quant 
        au coût de l'acquisition, il ne sera en définitive que peu 
        supporté par les contribuables cassidains, compte tenu des subventions 
        de différents Ministères; de la Région et du Département 
        et du fait que dans le budget prévisionnel de 2003, les impôts 
        locaux n'entrent que pour 22,67% dans les recettes de la commune. 
      Pour une expropriation au bénéfice du Conservatoire du 
        Littoral et des Rivages Lacustres : 
      Une quarantaine d'intervenants figurant sur la liste C) se déclarent 
        favorables à une expropriation, mais au bénéfice 
        du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, sans exclure, du 
        moins pour certains d'entre eux, un aménagement par la commune 
        pour mieux accueillir le public. Ils estiment que c'est le seul moyen 
        d'assurer l'inconstructibilité définitive du site. L'association 
        Port Miou-Bestouan-Cassis estime que la commune n'a jamais su préserver 
        les paysages du patrimoine naturel dont elle avait la maîtrise foncière, 
        qu'elle peut modifier le POS et que rien ne prouve qu'une prochaine municipalité 
        ne se lancera pas dans des programmes tout à fait contraires à 
        l'objet annoncé aujourd'hui. 
        Il est exact que le seul classement parmi les sites pittoresques ne permet 
        pas d'assurer que des travaux ne puissent être entrepris. La preuve 
        en est que le site est classé depuis le 29 août 1975 et que 
        l'exploitation de la carrière s'est poursuivie jusqu'en 1981 en 
        vertu d'une autorisation préfectorale du 26 juillet 1978. Mais 
        depuis lors, la protection du site est assurée surtout par le règlement 
        du plan d'occupation des sols particulièrement exigeant en ce qui 
        concerne les zones NDL et ND2 ml. Il est vrai que le Conservatoire de 
        l'espace littoral et des rivages lacustres ne peut que très difficilement 
        aliéner son domaine, après autorisation donnée par 
        décret en Conseil d'Etat, ce qui constitue une garantie. Il est 
        vrai également que les règles d'urbanisme ne sont pas intangibles. 
        Mais une modification ne pourrait intervenir qu'au terme d'une procédure 
        soumise à enquête publique, placée sous le contrôle 
        de légalité du Préfet et de la juridiction administrative. 
      Toute acquisition résultant d'une déclaration d'utilité 
        publique ne peut être utilisée que pour les tins définies 
        par la demande de déclaration d'utilité publique, soit en 
        l'espèce la préservation de la valeur patrimoniale des lieux 
        et l'organisation de l'accueil du public. La commune ne pourra effectuer 
        que des travaux conformes à ces objectifs et ne pourront être 
        admis légalement que des équipements légers d'accueil 
        du public. Toute modification des règles d'urbanisme tendant à 
        rendre ces terrains constructibles ne manquerait pas d'être censurée 
        par la juridiction administrative. 
        D'ailleurs le Conservatoire de L'Espace Littoral et des Rivages Lacustres 
        soutient sans réserves l'initiative de la commune, celle-ci étant 
        plus à même de résoudre les problèmes résultant 
        de l'abandon du site qui relèvent de sa responsabilité : 
        sécurité, réhabilitation, circulation et stationnement 
        des véhicules, information du public. II indique qu'il est disposé 
        à intervenir pour garantir la protection définitive du site 
        naturel et qu'une rétrocession par la commune au Conservatoire 
        des milieux naturels et des espaces boisés non aménagés 
        pourrait apporter toutes le garanties souhaitées. Pour ma part, 
        je trouve cette suggestion intéressante, mais il faudra préalablement 
        examiner de très près les contraintes juridiques d'une telle 
        opération parce que la commune ne peut en principe utiliser un 
        bien acquis par expropriation que dans les buts définis pour que 
        l'acquisition soit déclarée d'utilité publique. 
        Pour une expropriation au bénéfice de la commune de Cassis 
        : 
        Près d'une centaine d'intervenants en comptant les conjoints inscrits 
        sur la liste B) se prononcent explicitement pour une expropriation au 
        bénéfice de la commune de Cassis. Ceux qui développent 
        une argumentation font valoir qu'elle est utile pour l'accès au 
        massif, la protection du site et la sécurité du public. 
        Les plaisanciers espèrent qu'elle leur permettra de renouer avec 
        un accès facile à leur bateau. Les randonneurs voient dans 
        cette expropriation la garantie de la continuité des sentiers qui 
        traversent le domaine. L'Office National des Forêts ajoute que l'opération 
        est opportune en matière paysagère, en matière de 
        prévention des risques d'incendie et des autres risques naturels, 
        en matière de gestion de la faune et de la flore et en matière 
        de continuité foncière. Le GIP des Calanques envisage d'étendre 
        à cette zone les actions entreprises pour le reste du massif. Le 
        Conservatoire de L'Espace Littoral et des Rivages Lacustres précise 
        qu'il est opposé à la division de la propriété 
        dans la perspective d'un compromis avec Monsieur Godel. Le commissaire 
        enquêteur souscrit sans réserve à ces appréciations. 
        Quelques autres voient surtout dans cette Déclaration d'Utilité 
        Publique, le moyen d'exclure le bénéficiaire du bail emphytéotique 
        dont ils n'ont pas apprécié le comportement, mais ce n'est 
        pas le but de l'opération. 
      Vœux divers : 
      Une quarantaine d'intervenants figurant sur la liste D) ne se prononcent 
        pas explicitement pour ou contre l'expropriation. Certains se bornent 
        à stigmatiser le comportement du bénéficiaire du 
        bail emphytéotique, d'autres profitent de l'opportunité 
        qui leur est offerte d'exprimer des voeux divers qui n'ont qu'un rapport 
        lointain, voire même aucun rapport avec l'enquête publique 
        : demandes de modification du POS pour d'autres secteurs de la commune 
        de Cassis, création d'un pare National ou Régional des Calanques, 
        inscription au patrimoine de l'UNESCO. sort réservé au "Vieux 
        Moulin", gestion par l'union Nautique des Calanques etc... 
        Le Commissaire Enquêteur n'a évidemment pas à se prononcer 
        sur des voeux qui dépassent le cadre de l'enquête qui ne 
        porte que sur l'utilité publique de l'acquisition par la commune 
        de la propriété Solvay. 
      Coût de l'opération et travaux à entreprendre : 
      L'Association Port Miou-Bestouan-Cassis estime que les éléments 
        financiers présentés au dossier sont insuffisants et d'autres 
        intervenants émettent des voeux sur les travaux à entreprendre. 
        Je dois rappeler que l'enquête ne porte pas sur une acquisition 
        pour effectuer des travaux mais pour créer une réserve foncière 
        dans le but de préserver définitivement le site, en garantir 
        l'ouverture au public, le gérer et l'entretenir, ce qui n'implique 
        pas a priori des travaux importants. Au contraire, compte tenu des buts 
        affichés de l'opération, ne pourront être admis que 
        des travaux légers. L'estimation du coût de l'opération 
        peut dès lors n'être que sommaire. Elle a été 
        faite par les domaines. Elle est à mon avis excessive parce qu'elle 
        ne tient pas compte du coût de la réhabilitation du site 
        qui était normalement à la charge de l'exploitant. Ce dernier 
        a obtenu un quitus de la DRIRE quand il a cessé son exploitation 
        mais cette réhabilitation a un coût qui devrait être 
        déduit de la valeur vénale du terrain. Je reviendrai sur 
        ce point dans mon avis personnel. 
        Le Commissaire Enquêteur. 
        
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