![]() |
"L'amour du village durera tant que vous n'aurez
pas honte, de ce que vous avez fait, ou dit de lui ! "
Qui a vist Cassis
et noun cassis-forum.com, a ren vist. |
Origine du dicton de la ville de Cassis |
Voici le texte intégral des
vers de F. MISTRAL qui ont donné naissance au dicton de la ville
de Cassis ; en provençal Mistralien, c'est à dire en classique
: " Siéu de Cassis, vilo marine E clau de Franço, Dins l'oumbrino Pèz vautre es amaga lou noum de moun païs; Mai, quand sieguesse à milo légo, Gens de si fiéu noun lou renègo, Car TAU QU'A VIST PARIS, coulègo, SE NOUN A VIST CASSIS POU DIRE : N'AI REN VIST " * Traduction en français : " Je suis de Cassis - ville de mer - et clef de France. Dans l'ombre - pour vous tous est caché le nom de ma patrie - mais, serait-il à mille lieues - nul de ses fils ne le renie - car TEL A VU PARIS, COMPAGNON - QUI PEUT DIRE, S'IL N'A PAS VU CASSIS : JE N'AI RIEN VU. Là, il ne peut y avoir aucune ambiguïté possible. C'est pris à la source. |
![]() |
Roger FROSINI |
complement sur l'origine du dicton de la Ville de CASSIS |
Juste quelques petites précisions
sur le célèbre vers qui ornait autrefois les cars de Cassis
« Qua vist Paris se noun a vist Cassis a ren vist » Certes notre grand Mistral a donné un regain de jeunesse dans son poème de «calendau» le petit pécheur danchois de Cassis, mais ce dicton a quelque chose qui remonte un peu à la nuit des temps. .Lorsque la paix des Pyrénées eut consacré la victoire de Louis XIV sur presque toute lEurope liguée contre lui, le Maréchal La Feuillade fit ériger à Paris en 1686, au milieu de la place de la victoire, une fontaine monumentale. Elle était surmontée dune statue du Roi - Soleil en costume dempereur romain, couronné de laurier par la victoire et foulant aux pieds Cerbère aux trois gueules, emblème de la triple Alliance formée, contre la France, par lAngleterre, la Hollande et la Suède en 1668. Autour du piédestal, quatre figures desclaves enchaînés symbolisaient les nations vaincues par les armes du grand roi à différentes époques de son règne La hauteur totale de ce splendide monument de marbre et de bronze doré était de 38 pieds, soit environ 12 m 50. Deux ou trois ans après son inauguration, un artiste inconnu, dont lhistoire na pas gardé le nom, vint à Cassis et obtint la faveur délever, Place Royale (place de la République aujourdhui) une reproduction simplifiée, la victoire et le cerbère étant supprimés et de dimensions beaucoup plus modeste puisque son élévation nétait que dune canne de six pans, cest à dire de 3 m 50 de celle quil avait admirée à Paris. Sur chacune de ces quatre faces, un mascaron laissait couler leau de la fontaine de Muret, la seule alimentant Cassis. Le projet fut réalisé La fontaine de Cassis était lorgueil des cassidens, comme létait des parisiens sa grande sur de la Place Royale. Disons même que la miniature cassidenne dans ce concours de beautés monumentales, en un siècle ou lart et les lettres étaient en faveur remporta le grand prix. De Paris à Cassis et de Cassis à Paris, il ny avait quune voix pour vous dire : la fontaine de Cassis est cent fois plus belle que celle de Paris ! Bientôt, le fameux dicton fut lancé, mais sous la forme : « Qua vist la font de Paris se noun a vist la font de Cassis a ren vist » ? Cette phrase, est plusieurs fois citée par divers auteurs du XVIII e siècle. En 1785, un stupide accident devait pour toujours priver Cassis de la merveille qui faisait sa gloire en France. Un pécheur catalan appartenant à léquipage de lun de ces bateaux qui à l époque, pratiquaient la pêche du corail dans les eaux de Cassis, eut lidée malencontreuse de grimper au sommet de la fontaine pour mieux suivre la célèbre course de chevaux organisée chaque année à loccasion du «trin de la Saint-Pierre ». Sous le poids du marin qui se démenait, la fine statue sécroula. Les cassidens furent navrés de la catastrophe. Diminuée physiquement, on parla longtemps de la belle fontaine, mais personne songea à la reconstruire. La place royale devint la place de la République. Un figuier sauvage (par graines) vint remplacer la statue. On la déplaça par deux fois pour les besoins de la circulation. Quant à sa rivale de Paris, elle eut la tragique fin de tout ce qui rappelait, "aux jours de la grande tourmente ", les fastes dun régime exécré. Elle fut abattue en 1793 ! La place de la victoire devint la place de la nation. Vous pourrez admirer en images les deux célèbres fontaines au musée de Cassis. Et le proverbe ? Ma foi le proverbe est resté. On la simplement amputé du mot «font » qui signifie fontaine, en français, puisquil ny avait plus de fontaine à Paris. Au lieu de comparer les deux monuments entre eux, on en vint, quoique cela soit quelque peu excessif, à faire la comparaison entre la grande ville capitale de la France et lhumble village de Provence. Frédéric Mistral, dans «calendal », mit le dicton ainsi transformé dans la bouche du pécheur danchois héros de son poème, la nouvelle forme devint définitive, étant consacrée par le grand félibre. Il est ainsi devenu celui que lon connaît aujourdhui et dont lOFFICE de TOURISME devrait davantage crier car tous ceux qui ont vu Cassis, croient quil est vrai. Daprès les lettres de mon grenier. |
andre Jayne |