"L'amour du village durera tant que vous n'aurez pas honte, de ce que vous avez fait, ou dit de lui ! " Qui a vist Cassis et noun cassis-forum.com, a ren vist.


LE VOEU : La procession de Port-Miou

C’est quoi ? J’aurai du commencer par l’histoire de la Chapelle de Port – Miou. J’y reviendrai un autre jour et il sera facile de relier les deux choses, ainsi que peut-être la recherche du mot Port-Miou.
CASSIS était plus particulièrement placé sous la protection de la Vierge.
La peste fait partie des risques fréquents de l’existence. La quarantaine est très familièrement incluse dans la prévention maritime.
Cassis était fort satisfait d’avoir échappé aux deux grandes épidémies celle de 1580 et celle de 1649.
Cette dernière ayant éclaté à Marseille, au commencement de 1649, s’était répandue rapidement dans les environs.
L’Histoire de l’église de Marseille, par de Belzunce, note que Cassis était touché.
Lorsque les consuls et les habitants, ayant fait vœu de bâtir à l’entrée du port une chapelle en l’honneur du mystère de la Visitation de la sainte-vierge, le fléau disparut.
Le Conseil de la commune, en reconnaissance, vota, le 15 août de la même année, deux cents francs pour la construction de la chapelle à élever à Pormiou.
Le 19 décembre de la même année, Estienne de Puget, Evêque de Marseille, de passage à Cassis, posa la première pierre. La procession partit de l’église paroissiale ou l’Evêque venait de célébrer la messe pour aller jusqu’au lieu choisit.
Le 1 juillet 1651, le même prélat accorda la permission d’y célébrer la messe, en attendant la bénédiction définitive de la chapelle.
La grande peste, dont le germe fut, dit-on apporté de Seyde à Marseille, le 25 mai 1720 par le navire Le Grand Saint Antoine, capitaine Chataud, à qui l’on a imprudemment remis sa patente, laquelle sera falsifiée par la suite.
A Cassis, le 21 juillet, on signale que depuis un mois environ, il meurt plusieurs personnes par des maladies inconnues.
Le 8 septembre Cassis pense encore être épargné et confiants dans la protection divine et espérant être, comme en 1649, préservés du terrible fléau et non point, ainsi que le dit M. de Villeneuve, pour avoir échappé à la peste, les habitants de Cassis obtinrent, par l’entremise de leurs magistrats, que le curé CABROL prononçât le vœu d’aller tous les ans en procession, célébrer la sainte messe à la chapelle Notre Dame de Santé.
Ce n’est que le 18 septembre de la même année que l’on admet enfin la terrible contagion, qui ne cessera qu’au mois de juillet suivant, après avoir fait 214 victimes qui furent toutes enterrées au Bestouan à proximité du vallat des Brayes (actuellement «le jardin d’Emile »)
Cassis a contracté une nouvelle dette, de caractère sacré cette fois.
C’est le vœu de procession annuelle à Notre-Dame de Santé.
La procession initiale n’était pas celle que l’on connaît de nos jours. Elle a subi de profondes modifications engendrées par la disparition des confessions religieuses, par les querelles entre municipalité et clergé, sur la date, etc.….Elle s’est adaptée. Sa date a été fixée le premier dimanche de juillet.
A l’aube du XXI e siècle, cette procession est toujours présente. Cassis a gardé l’antique coutume depuis 1720.
Plusieurs centaines de personnes y participent. Elles partent avant le lever du jour (5 heures de nos jours, il y a quelques années à 4 heures).
Elles se rendent en chantant et en priant jusqu’à la chapelle de port-miou, au bout de la presqu’île ou est célébré une messe en plein air.

Les modifications apportées en quelques cinquante ans sont minimes mais significatives.
Seul les huit chants sont restés les mêmes.
La vierge, qui est portée par des jeunes filles ou des jeunes femmes, ouvre de nos jours le cortège. Hier, elle le fermait.
La cloche en tête de procession a disparu. (elle annonçait les pestiférés)
La procession était mieux réglée, c’était deux longues files qui serpentaient jusqu’à la presqu’île, après s’être arrêté au Bestouan pour prier pour tous les morts. Aujourd’hui c’est un flot serré et compact.
La messe est toujours célébrée en plein air. Mais, elle n’est plus suivie de la bénédiction de la mer et des bateaux qui rentraient de la pèche. Notre dame de santé est aussi notre dame du bon voyage.
A l’issue de la messe, un café accompagné de viennoiseries est servi aux participants contre une modeste participation. Puis tout le monde se sépare. Hier, les participants se dispersaient autour de la chapelle pour sortir de leur sac un déjeuner qu’ils partageaient entre amis. Au moment du départ la cloche les rappelait et c’est en procession qu’ils retournaient à Cassis ou une bénédiction terminait le vœu.
Le petit train n’existait pas non plus.
Enfin, la vierge qui est portée est toujours la même. Elle laisse transparaître un coté plus humain, plus maternel, plus filial. Jésus a le regard tourné vers sa mère et Marie regarde son fils.
(AJ/01.07.2001)
Sources :
Les statistiques de la commune de Cassis (Alfred Saurel)
Cassis hier et aujourd’hui
Les lettres de mon grenier.

andre Jayne