Le Gabian Déchaîné

Histoire de « GABOTCHE »

Histoire du village, une curiosité : « GABOTCHE »

Voici quelques dizaines d’années, vivait à Cassis un être très étrange.

De corpulence massive, « court sur pattes », d’ossature puissante, il devait être d’une force herculéenne.
La majorité des gens disaient qu’il ne se servait jamais de cette force car nul ne l’a jamais vu se consacrer à quelque travail que ce soit.

En fait ce n’est pas compétemment vrai qu’à l’époque où il était plus jeune, Gabotche a travaillé comme pêcheur sur divers bateaux et entre autre celui de l’oncle de Georges Boyer, Victorin REVEST.
Lorsqu’il ouvrait la bouche, il sortait des sons dont on ne pouvait dire s’il s’agissait de mots, et dans ce cas : dans quelle langue ? Ou bien des grognements à la manière des ours des cavernes…

Les mamans d’alors, menaçaient leurs enfants désagréables : « si tu continues, j’appelle Gabotche ! » Car c’est ainsi qu’on appelait ce nouveau croquemitaine, ce semblant de loup-garou cassiden.

Il était vêtu en toutes saisons des mêmes haillons d’une saleté à faire peur, chaussé de tatanes innommables.
Été comme hiver il traînait dans les rues du village une vieille carriole branlante, qui lui servait à transporter des bordilles qu’il entassait chez lui !

Chacune et chacun, adulte ou enfant, s’écartait sur son passage, l’aspect et l’odeur !

Son logement se trouvait à deux maisons plus loin que la mienne sur le même trottoir de la rue Thérèse Rastit.
Un logement si on peut dire, plutôt une caverne, un antre rempli de chiffons, de sacs vides, de cartons, de boîtes vides, parmi lesquels il vivait, allongé au milieu de ce bric-à-brac colonisé par toutes sortes de vermines.

Cet être plus près de l’animal que de l’humain ne s’est pas lavé une seule fois pendant des dizaines d’années.

À la fin de sa vie, malade et transporté à l’hôpital où il a reçu son premier bain (depuis..?). Ce fait faisait dire dans Cassis, « Gabotche est mort parce qu’on l’a lavé ! » Ce qui, bien sûr, n’était pas la réalité !

Pauvre Gabotche ! qui a été oublié de tous (y compris des pouvoirs publics d’alors) pendant sa vie.

Il n’a pourtant jamais fait le moindre mal à quiconque. Il m’a semblé utile qu’il ait aussi une petite place dans une de mes chroniques qui raconte le village d’avant.

Qu’on puisse dans le « si beau Cassis de l’époque » toléré qu’un être humain ait pu vivre dans les conditions décrites dans ces lignes, c’est pas très glorieux.
Un salut posthume tardif, vieux Gabotche !

Cette histoire m’a été raconté par Roger FROSIN. Un monsieur qui n’est plus mais qui détenait de nombres informations et récits sur le Cassis ancien. (merci l’ami)

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Rectification : En fait si, Gabotche a travaillé comme pêcheur sur divers bateaux et entre autre celui de l’oncle de Georges Boyer, Victorin REVEST. On l’aperçoit ici qui monte a bord de la barque.
(sur la photo de gauche à droite : Gaby et Victorin REVEST, et assis à l’arrière Marius LECESE dit CALENDAL. (Photo de Georges Boyer)

On peut aussi apercevoir GABOTCHE assis sur les rames à droite.
(A l’arrière qui tourne la tête Antoine JASOLINO frére de MASSETTE, et en tricot marin Laurent GALLO.)
(Photo de Georges Boyer)



1 Commentaire

  1. CLAUDE DUPIN dit :

    il a travaille aussi dans une proprietee au debut des JANNOTS dans les annees cinquantes je le voyais mais je n ai pas de photos!

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