Le Gabian Déchaîné

Le vieux Cassis et les figures c’est quoi, qui ?

Depuis que je vous raconte le vieux Cassis, certains pourraient se demander :

– Mais d’où il tient tout ça ce fada ?

Ben c’est simple, avant tout, j’ai toujours respecté les anciens du village qui me le rendaient bien, en me racontant des histoires que malheureusement je ne me souviens plus de toutes… surtout quand j’étais vraiment jeune, les vieux parlaient à moitié provençal, que déjà chez moi ça parlait Deutsch, et que comme un bon cassiden qui se respecte, j’avais du mal à parler correctement le français, même si nos maitres et maitresses d’école se donnaient du mal de chien pour y arriver.

Je me souviens d’un petit vieux surnommé Néné.

Il était tout biscanti, de petite taille le dos plié, les mains protégées par des mitaines, tenant deux cannes fermement pour se déplacer en avançant doucement.

Ho, il n’allait jamais bien loin, juste de chez lui à un des bancs devant les épiceries de Compain et d’Allègre, ou devant le magasin d’articles de pêche de Pauline Revest, en face du petit môle, c’est selon… Une fois installé, il y restait plusieurs heures.

Impossible de passer devant lui sans qu’il me dise aussitôt, « bonjour minot », ce qui voulait dire, allez viens t’assoir deux minutes.

On se parlait peu, parfois entre deux grands silences… mais je savais bien que l’important pour lui, c’était que je prenne le temps de me poser à côté de lui…

Quand j’ai créé le Gabian déchaîné, mon site que vous êtes nombreux à connaitre, et que certains que je nommerai pas, ne se privent pas d’y prendre des photos, sans partager les leurs… mais comme c’est une histoire qui me fâche, je vais poursuivre…

Site qui est ouvert depuis 2001 où vous pouvez trouver plein de photos de nos anciens et ciennes du village, et même les noms.

Ce qui nous a permis de longue discussion avec encore des anciens, pour savoir qui était qui sur les photos, que, patin couffin, des informations on en a eu des tonnes.

C’est à ce moment-là, que j’ai compris une chose, c’est que j’aimais Cassis, ça c’est clair, mais qu’il était plus important encore, d’aimer les gens plus que les pierres.

J’ai reçu et reçois encore des mails de familles de partout, et quand je dis de partout, c’est bien au-delà la couronne de Charlemagne, de la France entière. Du Canada, des USA, d’Argentine, etc… des gens qui ont vécu un temps à Cassis ou à la recherche d’infos ou des photos d’un aïeul ou d’un tonton de leurs familles cassidennes dont ils n’avaient plus de nouvelles, avant de découvrir sur Internet, notés leurs noms au-dessus de l’une de nos photos.

Que des cassidens, il y en a eu qui ont voyagé dans le monde entier, et qui même ont fait des petits, bien sûr.

Quand je relis certains de ces messages que j’ai conservés et qui m’ont ému, j’y retrouve plein de joie, bonheur, souvenirs avec parfois un peu de nostalgie, que je peux deviner dans leurs yeux humides à travers leurs plumes.

Mais plutôt que de vous en parler, je vais vous en partager certains passages, et vous allez comprendre ;

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– Une première d’un dénommé Dominique !

Tout a commencé par une phrase que disait ma grand-mère : « pitchon, buvez pas l’eau du canal, aquo ès fébrous ». Mais où passait donc ce canal, à Cassis ?

Après quelques clics les recherches m’ont fait trouver votre site des figures par hasard.

Je me nomme Dominique x 55 ans, je suis le fils de Régis né à Cassis, petit-fils de Ferdinand x et Josephine (née Jacquet, fille de Mountcher le Braconnier).

Mon grand-père faisait sonner les cloches de l’église et a fait l’instituteur de l’école privée des garçons jusqu’à 1953, date de son départ de Cassis.

Je vous fais parvenir les deux seules photos en ma possession. Elles ont été prises le jour du pot de départ.

Sur celle cadrée horizontalement on voit de droite à gauche : Ferdinand Dumonteil, son épouse, son fils Raymond, son fils Paul (avec la montre). Sur la photo cadrée verticalement de droite à gauche, on peut voir : Phylomène Estoupant, André Loicq (avec la cravate), Ferdinand Dumonteil (avec un verre), Riri Chabert (de la Ferme Blanche).

La lecture de votre site m’a rappelé des souvenirs de souvenirs de ma famille. Bien sûr Gabotche et son cousin « l’homme à la saquè », la gare à caca, Tolosan des Jeannot qui ventilait la merde, les histoires de processions, des privations, de la guerre… les perles des élèves dont on retrouve les noms de famille dans vos albums.

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– Une autre lettre d’une Frankie,

Je suis arrivée sur votre site par hasard et là, je me suis pris une grande claque qui m’a renvoyée plus de 50 ans en arrière. 🙂 Ce site est purement génial. C’est vraiment un grand bonheur.

J’ai vécu à Cassis un temps. Je n’aurais jamais dû en partir. :'(
Je m’occupais du petit salon de coiffure de Gaston, sur le Port, au 1er étage d’une maison où habitaient Jo et Henri Marnac, à côté d’une épicerie (« Teisseire », je crois), et me semble-t-il près d’une l’horloge que je ne retrouve sur aucune photo.

Qu’est ce que c’était chouette. 🙂 J’ai vraiment passé de bons moments. Les gens étaient sympas, simples, et la vie hors saison vraiment agréable. On était toute une bande de copains de tous âges, qui se retrouvait le soir chez Françoise Trénet et son K-6 Club niché au fond du Bar de la Marine.
J’étais également super « copine » avec les pêcheurs qui m’avaient baptisée « Bigoudi ». Ils m’appelaient par la fenêtre pour manger des oursins dès le matin : avec « l’assent » << Oh ! Bigoudi ! T'oublies pas ta bouteille ! >> La journée commençait bien !!!!

Peut-être quelqu’un se souviendra-t-il de moi. J’ai retrouvé une vieille photo que je vous envoie. Elle a été prise par la Presse locale. Les anciens reconnaîtront Yette, François, Perdican et, en vedette, Georges Ulmer.
Il manque TonTon. Yette était venue me sortir de mon salon pour poser sur la photo. Les honneurs de la presse, rien que ça !!!

Sur votre site, j’ai revu avec bonheur beaucoup de personnes que j’ai connues. J’avais oublié les noms mais pas les visages. Je me souviens de Christian Vanni qui était un véritable ami et de Jo Marnac qui m’a tellement fait rire avec son humour décapant et qui me faisait tourner en bourrique avec ses mèches rebelles.
Toute heureuse, je retourne à ma lecture sur votre site et je vous souhaite une bonne journée.

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Voilà, vous comprendrez mieux pourquoi j’aime autant mon village que les cassidens de tout temps, qui sont et qui le seront encore longtemps je l’espère, l’âme de Cassis… en nous prêtant, avec mes fidèles, au jeu depuis vingt ans, de faire vivre et revivre des images d’eux et présentement des histoires et des souvenirs qui font tous partie intégrante de celui-ci.